Se libérer de la frustration au travail en devenant Freelance ? Interview d'Eric Corrion

Il y a 8 années


Les freelances sont-ils moins frustrés au travail que les salariés ? C'est l'avis d'Eric Corrion qui a choisi 404Works pour nous raconter son aventure entrepreneuriale après 25 ans passés en agence.

Eric Corrion a fondé son atelier graphique en 2006 à Lille - Monsieur Terpan - après plus de 25 ans d'expérience dans diverses agences de communication et studios de création des environs. Eric tente d’ apporter une plus-value graphique à ses clients soucieux de leur image de marque. Ses compétences sont centrées sur la direction artistique et la conception graphique en édition, en webdesign, ainsi qu'en packaging et en photo. Ses clients : des petites entreprises, mairies, universités, agences de pub, et quelques enseignes importantes.

En tant que freelance, on apprend à être plus directif et moins frustré

Comme beaucoup de freelances créatifs, j'ai ressenti une volonté de m’affirmer de manière autonome au bout d’un certain nombre d’années en agence, et de promouvoir mes propres choix stratégiques et graphiques sans la contrainte de nombreux « filtres » internes.

En devenant freelance, on apprend rapidement à être plus directif, plus réactif, plus décisif, et moins frustré par des remises en question de projets puisqu’on peut argumenter directement avec le client. Un avantage évident du créatif indépendant est qu'il peut imposer ses idées et les défendre.

L'autonomie du freelance se paye parfois au prix fort

Ma principale motivation à devenir freelance est évidemment l’autonomie, c’est ce que vous diront tous les freelances ! Mais ça se paye parfois au prix fort : irrégularité des revenus, charges élevées, factures réglées en retard, etc. Selon moi, il faut impérativement garder une discipline stricte, comme si on travaillait en agence. 

Cette liberté permet également d’avoir le temps de se réinventer régulièrement pour améliorer sa propre image, afin d’intéresser des clients potentiels, ou de se consacrer à ses lubies lors de journées moins chargées (la photo en ce qui me concerne). Cette autonomie permet aussi de se former en permanence, ce qui est indispensable afin de ne pas être dépassé par un univers technologique qui évolue sans cesse !

Un récent prospect qui visiblement croit au graphisme gratuit m'a demandé un jour mon tarif  : « Combien pour ce type de créa ? » J'ai répondu « 450 ». Apparemment étonné, il m'a demandé : « Euros ?! ».  ça m’a quand même fait rire ;)

Il faut être un vrai couteau suisse

Quand on travaille seul, je pense qu'il faut être un vrai couteau suisse, essayer de tout gérer en solo et ne pas oublier de reprendre contact avec l’extérieur, de faire de la veille, de s’intéresser aux autres freelances, sinon il y a risque de tourner en rond.

Magré cela, quand on a goûté à cette indépendance, dur de s’imaginer retourner en open-space !

En revanche, j'ai peur de voir une certaine paupérisation de ce statut, du fait d’une baisse d’activité certaine, de tarifs toujours tirés vers le bas, du manque de professionnalisme de certains qui s’autoproclament graphistes, et du fait de ces plateformes qui mettent en compétition les créatifs pour des tarifs à pleurer. Je connais beaucoup d’indépendants qui lorgnent du côté du salariat par dépit.

Le mot de la fin

« La laideur se vend mal » disait Raymond Lœwy.

Retrouvez le profil de Monsieur Terpan sur l'annuaire freelance 404Works et le site Monsieur Terpan, dédié à son studio graphique.

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