Avant toute chose, gardez à l’esprit que la démarche de création de votre statut n’est indispensable QUE si vous commencez à facturer. En d’autres termes, si vous êtes encore en phase de prospection ou même, plus en amont, en phase de définition de votre activité, il est utile de vous renseigner mais ne dépensez pas de l’argent avant d’être sûr d’en gagner :)
Pour démarrer votre activité de freelance, vous avez le choix entre plusieurs statuts : micro-entrepreneur (anciennement auto-entrepreneur), entreprise individuelle et SASU sont les choix les plus courants.
Si vous anticipez un chiffre d’affaires supérieur aux plafonds de la micro-entreprise et que vous préférez jouer la sécurité, notamment pour protéger vos biens personnels, notre conseil est donc d’opter pour la SASU. C’est l’exemple que nous développons dans la suite de cet article.
Pour aller plus loin, lire l’article : quel statut juridique choisir pour se lancer en freelance ?
Pour exercer votre activité en toute légalité, vous devez passer par une étape (plutôt fastidieuse mais pas insurmontable, rassurez-vous…) de formalités juridiques afin de créer votre société. Dans le cas d’une SASU, la procédure se fait en plusieurs étapes. Nous n’allons pas décrire l’ensemble du processus, sachez simplement qu’il faut prévoir de débourser un peu d’argent de votre poche (que vous pourrez ensuite vous faire rembourser par votre société).
Le coût de la création dépendra surtout de votre choix de vous faire accompagner ou non. Nous vous conseillons vivement de vous tourner vers un spécialiste pour éviter les erreurs. L’appui sur mesure d’un avocat n’est pas forcément indispensable pour créer une SASU. En effet, étant le seul actionnaire de votre société, la rédaction des statuts peut être relativement standard.
En revanche, l’accompagnement par un expert comptable ou un service en ligne (comme Captain Contrat) sera pertinent pour vous fournir les modèles de documents adéquats : statuts de la société, attestation de dépôts des fonds, etc. Sachez que certains cabinets d’experts comptables vous proposent de vous accompagner gratuitement dans la création de votre société, en échange de la signature d’un contrat annuel auprès de leurs services, évidemment.
C’est à vous de définir (et de sortir de votre compte personnel) le capital social que vous allouez à votre société. Il n’a pas de montant minimum, vous pouvez donc démarrer à partir d’1 €. Dans les faits, il est préférable de prévoir un somme plus importante pour faire face à vos premières dépenses professionnelles : par exemple 1 000 €.
Autre poste de dépenses à anticiper : la rédaction des documents juridiques : statuts de la société, etc. Des documents rédigés sur mesure par un avocat peuvent coûter cher. Comme nous l’évoquions plus haut, tournez vous de préférence vers un fournisseur de modèles standardisés. Comptez entre 130 et 250 € pour un « pack de documents » basique qui couvre également la transmission au Greffe. Ajoutez à cela les frais de publication de l’annonce légale (comptez entre 150 et 200 €, selon votre département) et les frais d’immatriculation auprès du Greffe, environ 65 €.
L’addition s’élève donc pour le moment à 345 € au minium, dans l’hypothèse ou vous optez pour des solutions « low-cost », tandis qu’une consultation juridique sur-mesure auprès d’un avocat vous reviendra à environ 3 000 €… Evidemment, il faut comparer ce qui est comparable : vous avez d’un côté des templates pré-remplies et de l’autre un conseil personnalisé, adapté à votre situation. A vous de choisir !
Le choix d’une banque quand on monte son affaire peut-être un exercice très périlleux… C’est même à se demander si ce n’est pas la banque qui vous choisit plutôt que l’inverse ! En effet, rien n’oblige un établissement bancaire (en dehors d’une procédure précise à engager auprès de la Banque de France, mais c’est une autre histoire...) de vous accueillir en tant que client.
Pire, une fois le contrat signé dans une banque « classique », les frais de fonctionnement du compte sont souvent rédhibitoires et paraissent même totalement injustifiés. Par exemple, certaines banques appliquent - en plus de la cotisation mensuelle - des frais à chaque virement sortant, alors que de telles pratiques semblent aujourd’hui impensables sur le compte d’un particulier. Sans compter l’insistance du banquier qui fera tout pour vous refourguer l’assurance la plus chère pour votre carte bancaire, alors que celle-ci est évidemment facultative.
A titre d’exemple, un compte professionnel à la Banque Postale (pourtant connue pour être l’une des banques les moins chères du marché) vous coutera environ 25 € par mois.
Mais ça, c’était avant l’arrivée de nouveaux acteurs (comme Qonto) qui proposent des services bancaires en ligne dédiés aux sociétés, pour des tarifs plus attractifs avec en prime une interface de gestion sur Internet et des applications mobiles beaucoup plus performantes. Chez Qonto, l’offre basique avec une seule carte bancaire (un utilisateur), adaptée aux indépendants, coûte 9 € par mois. Et à ce prix, il n’y a pas de frais caché. Seul inconvénient : aucun découvert n’est autorisé. Cela dit, vu le montant des agios dans les banques traditionnelles… On s’en passera sans difficulté ;)
Ajoutons donc à notre addition la somme de 9 €, multipliée par 12 mois, soit 108 € pour une année si vous faites le choix d’un service bancaire exclusivement en ligne. Ou bien 300 € si vous préférez une agence traditionnelle.
Enfin, pour assurer le bon fonctionnement de votre société, vous aurez besoin de faire appel à un expert comptable. De nombreux cabinets à forte tendance digitale proposent aujourd’hui des tarifs intéressants. Comptez en moyenne 100 € par mois pour un service de qualité qui inclut le conseil. Bien sûr des cabinets « à l’ancienne » proposent des services qui ont l’avantage d’être plus personnalisés, incluant notamment de l’optimisation de revenu. Dans ce cas, prévoyez un forfait plus coûteux, d’environ 3 000 € chaque année.
Vous n’y échapperez pas ! Sans même parler de l’impôt sur les sociétés (IS) qui s’évalue selon les bénéfices de votre société, il existe (malheureusement) des impôts et taxes qu’il faut payer même si vous réalisez un chiffre d’affaires nul.
C’est le cas de la Cotisation foncière des entreprises (ou CFE). Elle est indexée à votre chiffre d’affaires (par tranches) mais s’applique même si vous ne gagnez rien. A Paris, elle s’élève à 76 €, même si vous réalisez 100 000 € de chiffre d’affaires. C’est l’une des moins chères de France. A Bordeaux par exemple, elle oscille entre 200 et 500 € par an.
Si vous avez un doute sur la commune de domiciliation de votre entreprise, renseignez-vous sur le montant de cette taxe. Autant réduire dès maintenant une facture qui est amenée à se répéter chaque année.
Nous ne détaillerons pas dans cet article la TVA, c’est une charge variable. A moins d’avoir opté pour le statut de la micro-entreprise qui vous exonère complètement de la TVA (vous n’avez pas à la facturer), il faudra ajouter 20 % sur toutes vos factures. Heureusement, en miroir, la TVA est aussi déductible de vos achats professionnels. En d’autres termes, au moment venu (trimestriellement ou à la fin de l’année), votre comptable fait la différence entre la TVA collectée et la TVA dépensée, et l’Etat se garde la part qui lui revient (ou vous rembourse le « trop perçu », moins probable…).
On y est, voici le bilan des comptes pour notre lancement d’activité la première année, sans tenir compte du revenu tiré de notre activité. Nous parlons ici des dépenses obligatoires, que vous n’avez pas le choix de payer. Vous allez voir que selon vos choix, l’addition peut s’avérer très salée.
Version low-cost | Version haut de gamme |
Capital social : 1 € Frais de création avec une solution standard : 345 € Banque en ligne : 108 € Comptable en ligne : 1200 € Cotisation foncière des entreprises (à Paris) : 76 € Total : 1 730 € la première année, c’est raisonnable |
Capital social : 1 000 € Frais de création avec un avocat : 3 000 € Banque traditionnelle : 300 € Comptable à l'ancienne : 3 000 € Cotisation foncière des entreprises (à Bordeaux) : 200 € Total : 7 500 € la première année, ça pique ! |
A noter : tous les frais sont exprimés ici en hors taxes. Ne sont pas comptabilisées les charges variables, notamment l’impôt sur les sociétés, la TVA, les charges sociales, ni les frais facultatifs, comme la Responsabilité civile professionnelle (RC Pro) ou la mutuelle.
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